30 Mars 2015

Comètes à la carte : les dessous d'un atelier d'animation

Depuis avril 2014, la Cité de l'Espace a lancé une nouvelle forme d’animation en lien direct avec l'exposition temporaire Explorations Extrêmes, dédiée aux missions Rosetta (et son atterrisseur Philae) et MSL (avec son rover Curiosity).

Objectif de l'animation : mettre le visiteur au centre de l'activité. Xavier Penot et Gaëlle Salaün, les deux concepteurs de cette animation, nous livrent leurs recettes de fabrication. 

Une pincée de sable, de la poudre de carbone, une petite dose d'ammoniaque, un verre de glace (carbonique) et, bien sûr de l'eau. Mélangez avec soin et voilà, votre comète est prête.

Dans l'espace, il faut une température de - 200 degrés pour qu'une comète puisse naître, à la Cité de l'Espace, il suffit de participer à l’animation « Cuisiner sa comète » pour découvrir le processus qui donne naissance à ces objets spatiaux. Des animations proposées plusieurs fois par jour à 8 équipes de 4 personnes maximum, dont un adulte obligatoirement. Les enfants peuvent donc participer dès l'âge de 4 ans.

Acteur, non spectateur

« Dans notre stratégie de médiation, le visiteur construit lui-même sa connaissance en faisant, explique Xavier Penot, animateur et concepteur des ateliers avec Gaëlle Salaün. Le but est de lui proposer des activités simples, mais qu'il ne pourrait pas faire seul chez lui ».

D'ailleurs la logistique de ces animations est rigoureuse : « il faut sélectionner les ingrédients, préparer les doses, prévoir les gants de protection et ensuite faire le ménage, le tout entre 2 et 4 fois par jour, selon la période de l'année », précise Gaëlle Salaün.

L'atelier, d'une durée d'environ 30 minutes, est construit en 3 séquences différentes, chacune utilisant un plateau d'ustensiles spécifiques. Les participants tracent d'abord les orbites des planètes et la trajectoire caractéristique des comètes sur une feuille, afin de construire une carte routière du système solaire qui matérialise le contexte réel. Ensuite, ils mélangent les ingrédients. Une fois leur comète miniature née, ils peuvent la comparer avec des vrais fragments de météorite. Ils constatent alors qu'une comète est froide, légère, friable et qu'elle ne contient pas de minéraux ferreux.

Vulgarisation et rigueur scientifique

La phase de conception et de test s’est échelonnée sur environ 6 mois.

« Il fallait simplifier le processus réel sans pourtant sortir du cadre scientifique, précise Xavier Penot. Comment reproduire, par exemple, les composants alcooliques du noyau des comètes ? Les scientifiques ont validé notre choix : du liquide pour les vitres, qui contient en effet des alcools et de l'ammoniaque. La poudre de charbon, en revanche, qui contient du carbone, nous sert pour obtenir la couleur noire typique des comètes ».

Un travail de validation qui a été notamment mené avec le soutien de l’IRAP, du CNES et de l'ESA. « Ils nous ont assisté pendant la conception du contenu, mais aussi durant la formation des 15 animateurs. Ainsi, plusieurs d'entre eux ont pu longuement interroger Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au CNES, pour pouvoir ensuite répondre à la curiosité des visiteurs de manière simple, mais rigoureuse ».

La même approche pédagogique est utilisée pour l'animation « Classe Mars », toujours proposé dans le cadre de l'exposition temporaire, et pour les différents ateliers scolaires.