19 Janvier 2009

Ils ont construit la réplique du rover martien

Etudiants, lycéens, enseignants, industriels : pendant deux ans, tous se sont réunis autour du projet "peu banal" de maquette du rover Mars Science Laboratory. Un chantier pour lequel ils n'ont épargné ni leur temps, ni leur peine. Retour sur une expérience humaine et scientifique.

"Fier d'avoir réussi"

Nicolas Chavanne, étudiant en BTS IRIST à l’Institut Limayrac à Toulouse, a travaillé sur le projet de janvier à juin 2008, dans le cadre de la préparation de son examen.

Qu’avez-vous fait dans le projet ?

Le BTS IRIST s’est occupé du développement de la partie informatique du robot : son pilotage sans fil par WIFI à partir d’un ordinateur portable ou d’un PDA. Au sein de l’équipe, j’ai travaillé sur la communication entre l’ordinateur ou le PDA et l’automate. Il s’agissait de faire comprendre au robot les déplacements à effectuer.

Qu'est-ce qui vous a le plus intéressé dans la réalisation du rover ?

Au début, nous avons dû éplucher beaucoup de documentation. Ce n’est pas la partie la plus attractive. Heureusement, l’activité est devenue très concrète lorsque nous avons commencé à intégrer notre travail avec celui des étudiants de Bagnères-de-Bigorre qui avaient construit le mât. Quand nous avons constaté que le mât répondait correctement aux ordres qui lui étaient donnés depuis l’ordinateur de pilotage, cela nous a vraiment mis dans le projet.

De quoi êtes-vous le plus fier ?

De cette intégration qui a réussi. C’est ce moment précis, à Bagnères-de-Bigorre, qui a été le plus excitant. Au début du projet, sans idée précise du fonctionnement de cet automate, nous nous demandions si nous allions réussir. Je suis heureux que nous y soyons arrivés, notamment en passant beaucoup de temps à se former. Je suis aussi satisfait d’avoir été l’un des deux responsables techniques du projet au sein du BTS, d’avoir pu faire le lien entre la responsable et les étudiants et d’avoir apporté un soutien, dans la mesure de mes possibilités, aux étudiants de mon groupe qui rencontraient des difficultés.

Qu’avez-vous retiré de cette expérience sur le plan humain ?

L’intégration nous a permis de rencontrer des étudiants du BTS MAI. A travers notre travail et au fil des allers-retours entre Toulouse et Bagnères, nous avons sympathisé et créé des liens amicaux. L’ambiance était très bonne et les relations avec les collègues ont vraiment été excellentes.

Votre participation à cette aventure a-t-elle changé quelque chose pour vous ?

Ce projet m’a apporté une expérience précieuse du travail en commun avec d’autres spécialités. Comme il s’est bien déroulé, il m’a aussi donné confiance. Je repense notamment à notre satisfaction, dans la salle Léonard de Vinci du CNES, après la présentation de notre travail devant des spécialistes.

"Un vrai défi"

Sabine Canceill est coordinatrice technique et enseignante en BTS IRIST à l’institut Limayrac à Toulouse.

La conception et la réalisation de la maquette ont demandé une organisation complexe. Quelle a été selon vous la clé de la réussite de ce projet ?

Le comité de pilotage, dirigé par Marc Rubaud, inspecteur d’académie, a dû relever un vrai défi et c’est lors de la définition initiale du projet, où chacun a conçu la partie qui lui incombait, que tout s’est joué. C’est à la suite de cette phase initiale de design et de chiffrage que nous avons réparti la mission et la charge entre les différents établissements en fonction des formations dispensées. Les étudiants ont pu alors commencer à travailler avec des objectifs précis. Une erreur dans ces choix initiaux aurait pu être lourde de conséquences en termes de technique ou de planning.

Quels objectifs aviez-vous en tête alors que vous définissiez ce projet ?

L’objectif pour nous était double : d’une part, réaliser la maquette du rover comme nous nous y étions engagé auprès du CNES, mais également que les étudiants participants à ce projet puissent, à travers celui-ci, réaliser leur programme d’enseignement. Pour ce faire, il fallait que le projet comporte des éléments pouvant être évalués lors de leur examen de fin d’année.

Au plan personnel, que retirez-vous de cette expérience ?

J’ai beaucoup appris et je me suis enrichie de cette aventure technique et humaine. Contrairement aux projets de fin d’année habituels, celui-ci a demandé un vrai travail d’intégration, ce qui rend moins « scolaire » et assez proche - car représentatif - de la réalité professionnelle. Ainsi, étudiants mais aussi nous autres personnels enseignants, avons beaucoup appris de ce projet particulier et passionnant.

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