10 Octobre 2013

Philea, un défi scolaire pour la mission Rosetta

9/10/2013 Des élèves de BTS des académies de Créteil, Paris, Versailles et Limoges construisent une maquette à taille réelle de Philae, l’atterrisseur de la mission Rosetta qui se posera fin 2014 sur la comète Churyumov Gerasimenko. La réalisation de cette réplique, baptisée Philea, doit être achevée en juin 2014.

11 établissements, 36 enseignants, une cinquantaine d’élèves, 12 spécialités de BTS et bacs technologiques et 4 académies participantes… sur le papier, la liste est impressionnante.

Le dispositif qu’elle implique l’est aussi. Philippe Gaudon, le chef de projet Rosetta France ne s’y trompe pas. « Il faut être nombreux pour organiser ça en si peu de temps. Rien que pour la phase d’initialisation de Rosetta, il nous a fallu 4 ans ! »

Il était au lycée Diderot à Paris, le 20 septembre dernier, avec l’ensemble des acteurs de ce projet inter-académique, réunis pour son lancement.

Dans l’amphithéâtre de 300 places, des enseignants et des élèves, tous également heureux et… impressionnés. « Quand on voit ce que nous allons devoir faire sur la maquette, on se rend compte du travail réalisé par ceux qui ont fabriqué l’atterrisseur », commente Jean-Baptiste, 20 ans, élève de 2e année en BTS système électronique au Lycée Louis Armand à Paris.

Comme des pros

« Le but est effectivement d’amener les jeunes à travailler de la même façon que les professionnels du spatial, en coordination entre des équipes localisées en plusieurs endroits », confirme Jean-Michel Martinuzzi, responsable de ce projet éducatif au CNES.

Caisse, pieds, ancrage, mais aussi transport des matériaux et des pièces pour l’assemblage et réalisation du décor… différents groupes d’élèves développeront chaque partie de la maquette en fonction des compétences de leur filière : mécanique, informatique, énergie, transport, design, etc.

« La dimension projet est une obligation dans les formations professionnalisantes, rappelle Norbert Perrault, inspecteur général et doyen du groupe sciences et techniques industrielles. Mais ici, nous avons en plus recours à de l’innovation avec l’utilisation de technologies de pointe, et un partenaire prestigieux qu’est le CNES. C’est un vrai challenge, mais le succès de la maquette du rover martien Curiosity, réalisée par les BTS de Midi-Pyrénées en 2012 nous a montré que c’était possible. » 

Un rêve accessible

L’aventure reste exceptionnelle. Laurence, 19 ans, étudiante en BTS Informatique et Réseaux pour l’Industrie et les Services techniques (IRIS) au lycée Diderot (75) est consciente de sa chance “C’est un beau projet et une bonne expérience pour la poursuite de nos études. »

C’est aussi une bonne façon de rendre accessible le rêve de certains : « Depuis tout petit, je m’intéresse à l’espace mais je n’envisageais pas de pouvoir travailler un jour dans ce domaine, confie Alexandre, 20 ans, en BTS conception produit au Lycée Léonard de Vinci. Avec cette expérience, je me dis que c’est possible ! »

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